Gérard Paris, dans le numéro 17 de la revue "Pages insulaires", fait une lecture d'Un petit garçon silencieux d'Amandine Marembert, publié aux éditions Al Manar.
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"Sa douceur n'est pas comparable / il attendrait à l'infini qu'on vienne le chercher / bras tendus vers une parenthèse apaisante". Les dessins de Diane de Bournazel complètent bien le texte d'Amandine Marembert car ils évoquent les errances de l'enfant, muré dans son mutisme.
Tout est en décalage dans les poèmes d'Amandine Marembert où l'enfant privilégie le non-dit, relèguant la conversation au niveau d'accessoire, préférant le contact des peaux, des cheveux : "une balance à se taire n'existe qu'à l'intérieur de nous quand on abandonne les mots qui n'ont plus de poids". Pour l'enfant, il s'agit de se laisser traverser par le vent, modeler l'air en syllabes non vitrées au détriment du langage, de ces mots transformés en songes, tus, cachés.
Seule traduction des sentiments de l'enfant : les fous rires comme des conversations, les regards, les postures (sur le toboggan, sur les jambes de sa mère). S'enrouler dans la couette, profiter d'un vent favorable pour déplacer son corps, s'immerger dans le vert de la nature, telles sont les joies et les bonheurs de l'enfant. Sans les mots-vecteurs du langage, en apprivoisant le silence et les gestes de l'enfant, naît une tendresse entre la mère et l'enfant.
"Un petit garçon silencieux" ou comment rapiécer le vent et coudre du ciel bleu à ses veines".
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Pages insulaires / 3 impasse du Poirier / 39700 Rochefort-sur-Nenon