RITUEL D’EMPORTEMENT
MARIE-CLAIRE BANCQUART
Obsidiane & Le temps qu’il fait
336 pages – 25 E
Marie-Claire Bancquart occupe aujourd’hui une place singulière et prépondérante dans le paysage poétique français. Rituel d’emportement, qui se présente comme une anthologie de poèmes regroupant des textes publiés entre 1969 et 2001, permet un retour en arrière sur cette écriture en perpétuel mouvement. Certes bilan, le livre offre aussi un éclairage chronologique sur une démarche, sur ses évolutions. L’avant-propos rédigé par l’auteur est un modèle de lucidité. Définissant la poésie : « un emploi propre du mot propre, la mise en évidence d’une relation ». Evoquant le poète : « Il change, non sans doute la vie, mais les rapports avec la vie ». Constatant enfin : « Plus le monde se bétonne autour de nous, plus il est inutilement phraseur et utilement silencieux, plus il est urgent de parler autrement, de montrer autre chose ». Une lecture que je recommande vivement.
Romain Fustier
ET CES DÉLICES
DAN FERDINANDE
N. & ses Nénuphars
(67, rue de l’Eglise – 59840 Lompret)
44 pages – prix non indiqué
Le mystère aquatique du nom de la collection, N. & ses Nénuphars, puis le titre, Et ces Délices, porté par une couverture ocre, annoncent le chaud et le vivant. Un art de vivre en liberté avec soi-même et les autres. Le fil rouge qui coud le flot des jours et du recueil, c’est le long, imprévisible, et kaléidoscopique voyage qu’effectuent les passagers de l’amour. Elle et lui pris dans la toile d’araignée invisible enchevêtrant leurs ravissements. Lui et elle en osmose avec le végétal, le minéral, l’animal. « Et cette plage de sable clair/si lisse/juste en bas de son dos ». D’où une suite de textes surprenant le lecteur au détour des pages, ponctués d’un souffle haletant, balayés par le vent d’un Nord qui porte au rêve. « L’air cet après-midi-là a la saveur du pain d’épice ». De quoi faire revenir le soleil.
Amandine Marembert
MARIE-CLAIRE BANCQUART
Obsidiane & Le temps qu’il fait
336 pages – 25 E
Marie-Claire Bancquart occupe aujourd’hui une place singulière et prépondérante dans le paysage poétique français. Rituel d’emportement, qui se présente comme une anthologie de poèmes regroupant des textes publiés entre 1969 et 2001, permet un retour en arrière sur cette écriture en perpétuel mouvement. Certes bilan, le livre offre aussi un éclairage chronologique sur une démarche, sur ses évolutions. L’avant-propos rédigé par l’auteur est un modèle de lucidité. Définissant la poésie : « un emploi propre du mot propre, la mise en évidence d’une relation ». Evoquant le poète : « Il change, non sans doute la vie, mais les rapports avec la vie ». Constatant enfin : « Plus le monde se bétonne autour de nous, plus il est inutilement phraseur et utilement silencieux, plus il est urgent de parler autrement, de montrer autre chose ». Une lecture que je recommande vivement.
Romain Fustier
ET CES DÉLICES
DAN FERDINANDE
N. & ses Nénuphars
(67, rue de l’Eglise – 59840 Lompret)
44 pages – prix non indiqué
Le mystère aquatique du nom de la collection, N. & ses Nénuphars, puis le titre, Et ces Délices, porté par une couverture ocre, annoncent le chaud et le vivant. Un art de vivre en liberté avec soi-même et les autres. Le fil rouge qui coud le flot des jours et du recueil, c’est le long, imprévisible, et kaléidoscopique voyage qu’effectuent les passagers de l’amour. Elle et lui pris dans la toile d’araignée invisible enchevêtrant leurs ravissements. Lui et elle en osmose avec le végétal, le minéral, l’animal. « Et cette plage de sable clair/si lisse/juste en bas de son dos ». D’où une suite de textes surprenant le lecteur au détour des pages, ponctués d’un souffle haletant, balayés par le vent d’un Nord qui porte au rêve. « L’air cet après-midi-là a la saveur du pain d’épice ». De quoi faire revenir le soleil.
Amandine Marembert
AUCUN SILENCE BIEN SÛR
ALBANE GELLÉ
Le dé bleu
80 pages – 10,50 E
Essayer de dire « le boucan du cœur », l’impossible silence au milieu des repères familiers : un arbre, le fleuve, des pigeons, une crêperie pizzeria, et la présence de celle à qui le recueil est dédié, la fille : « à tout à l’heure mon hirondelle mais qu’est-ce qui tire à l’intérieur qu’est-ce qu’on m’arrache je ne vois personne ». Saisir les mots qui restent au bord des lèvres : « est-ce que ce n’est pas derrière une fenêtre finalement que vivre se trouve une fenêtre assez grande pas trop propre pour ne pas tout voir être protégée ». Cela nous donne un recueil (on pourrait presque parler de deux recueils enchâssés, car deux polices de caractères alternent au fil des pages) au style tout à fait nouveau, sorte de coulée verbale, sans ponctuation, qui entraîne le lecteur dans son courant. Dans le sillage de Valérie Rouzeau et de Sophie Loizeau, Albane Gellé jette ici les bases de la poésie de demain.
Amandine Marembert & Romain Fustier
TA RÉSONANCE
SERGE RITMAN
Océanes
(Rue Saint-Nicolas – 17650 Saint-Denis d’Oléron)
128 pages – 15 E
Ce livre est avant tout un bel objet, avec sa maquette élégante, entrelacée de lavis. C’est également un livre dans lequel on peut entrer par plusieurs portes. Quoique rigoureuse, sa structure donne une impression de foisonnement, de baroque, qui rappelle certains livres de James Sacré ou de Pascal Commère. Il y est question, entre autres choses, d’amour et d’océan : « ton sexe qui descend derrière la mer / nous montons comme la mer se retire ». La forme du poème – vers ou prose – varie, sa longueur aussi. L’écriture est comme rebondissante, et l’auteur tire finalement partie de cet entremêlement. Il n’en demeure pas moins qu’une voix – ou plutôt des voix, comme le suggère le poète – se font entendre ici, tentant, à leur manière, d’éclairer un peu notre réel.
Romain Fustier