Georges Cathalo publie un article à propos de la revue Contre-allées sur le blog des Amis de Michel Baglin.
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Depuis ses débuts en 1998, Contre-Allées apporte une vivifiante bouffée de fraîcheur au petit monde des revues de poésie contemporaine. Sans doute est-ce dû à la jeunesse de ses animateurs nés entre 1975 et 1981 qui affichent tous une belle santé et s’affirment dans des éditoriaux sans détours. « Nous ne nous résolvons pas à un raisonnement binaire : nous voulons d’une poésie subjective ET expérimentale. C’est peut-être là que se situe la vraie nouveauté ».
Les deux responsables de la publication, Amandine Marembert et Romain Fustier, affirment vouloir « conjuguer légèreté et virtuosité ». Ils sont les éclaireurs d’une nouvelle génération, lucide et exigeante, active et cultivée, et l’on se doit vraiment de les encourager à poursuivre l’animation de cette dynamique revue. Ils ont fait paraître de forts numéros, doubles le plus souvent, avec, en fronton, des noms prestigieux : Andrée Chedid, Werner Lambersy, Vénus Khoury-Ghata, Charles Juliet, Serge Pey, Jean-Pierre Siméon et tant d’autres.
Avec ce numéro 41, c’est à un nouveau départ que nous convient les animateurs de Contre-allées. Dès la première page, le ton est donné avec un vigoureux éditorial qui intègre les données de notre époque en identifiant les escroqueries numériques et en dégonflant les baudruches. Ne pas être victime des algorithmes tout-puissants ou des influenceurs, ne pas grossir les cohortes des suiveurs (pardon, des followers !) : mission quasi impossible pour les personnes qui défendent une poésie à taille humaine. Jacques Darras, l’invité de ce numéro, propose de longs poèmes au grand souffle avant de présenter la genèse de sa démarche. Cette revue accueille aussi des voix inédites de poètes qui ont su prendre leurs marques et se méfier des effets de mode. Leurs écrits poétiques se présentent souvent par séries : le jardin pour Anne Brousseau, les fauteuils pour Maud Thiria et les blancs pour Isabelle Sancy. On peut encore lire une reprise de poèmes épuisés de Christian Degoutte et de quatre livres reçus et appréciés. C’est une belle initiative que celle de Contre-allées car elle donne un second souffle à la jeune poésie en alliant sobrement action et théorie.
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http://textureamb.over-blog.com/2021/02/le-nouveau-depart-de-contre-allees.html