Tout résonne au-dedans

C'est au tour de Matthieu Gosztola de parler du recueil de Laurent Mourey, sur le site La cause littéraire.
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Poursuivant son chemin de poèmes, depuis D’un œil, le monde (L’Atelier du grand Tétras, 2012), Laurent Mourey fait se tendre la douceur, la délicatesse d’un moment d’intime bouleversement, avec les mots qu’il fait se succéder sur la page, doucement succéder, pour que monte une résonance (monte tendrement) : pour que la musique nous trouve, et nous trouble. Nous trouve et nous cherche : continue de nous chercher, alors qu’elle nous a trouvé. Nous cherche inlassablement, pour que nous soyons à jamais ce qui jamais ne pourra être trouvé. Car être, pour l’auteur, c’est être en secret, bien qu’à la vue de tous. Et se tenir avec son secret, comme des pierres, au fond de l’eau.
Laurent Mourey fait se succéder les mots sur la page pour que le blanc fasse, pour que le blanc soit. Et que tout résonne au-dedans : au-dedans du blanc, au-dedans de nous.
Lisant, on ressent le claquement d’une voile, la mer à perte de vue, car voler n’est pas si loin ; on ressent le soleil, qui fond, fond… Et ses gouttes brûlantes tombant avec l’horizon dans notre intériorité font le paysage (de ce qui se vit, entier) un peu plus troublé.
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