Serge Martin consacre un article au dernier livre d'Amandine Marembert & de Valérie Linder sur le site de La littérature à l'école.
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Ce sont vingt-cinq légendes, petites histoires au
présent des sensations, racontées par Amandine Marembert qu’accompagnent les
encres bleues de Valérie Linder. Le titre met les gestes du côté du linge : on
le sait, il “sèche” et il a une “peau” mordue par les pinces qui “sont
lèvres”. Mais il faut aussi mettre les gestes du côté du livre – ce qu’il nous
fait à nous lecteurs, lectrices : gestes d’écoute à ce qui l’est si
rarement. Alors ce livre est une attention à celle qui “trie”, “détache” puis à
toutes “les mains des mères” qui “viennent plier repasser”. Ce livre est aussi
une attention à des gestes continués : de mère à fille, de grand-mère à petite
fille et de mère à mère dans des gestes qui “se superposent”. Ce livre touche
par tous ses plis aux corps qui touchent au linge pas seulement pour s’en vêtir
ou y dormir mais aussi pour l’entretenir : ce livre touche juste et on espère
qu’il touchera aussi ceux qui ne touchent au linge qu’une fois lavé, repassé,
rangé… Ce livre est un livre d’entretien : une voix nous tient dans les voix de
celles qui font “le ménage du linge” ou “une heure de repassage”. Et le livre
nous dit de répondre aux gestes du linge : il demande à toutes les mains de le
lire en relation. C’est un poème parce qu’un poème ça sert à vivre mieux.
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