Cécile Guivarch, sur le site terreaciel, évoque Rembobinant l'extérieur de Romain Fustier.
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des petites choses de tous les jours,
s’embobinent entre elles, se varient, se mêlent, se variantent. Ce sont des
allers-retours dans la langue, un voyage dans les images et les ellipses. Tous
nos sens sont en éveil. Tout est en vie, tout s’anime sous la plume de Romain
Fustier qui «arrose le papier peint»,
écoute «le jazz des gouttes sur la persienne , regarde le chat observer les plantes et les plantes
qui observent le chat, entend «le raclement de gorge
de la cafetière» mais aussi celui de
la rue. Dans ces textes, tous écrit en prose, ça s’emmêle et se démêle entre la
table du petit déjeuner, les plantes, le chat, le jardin, la ville, les quatre
saisons et la vie qui grouille. Romain Fustier chercherait-il à «nous
convaincre que le mystère est quotidien» ?
un temps d’orage et un thé au
citron. un thé d’orage et un temps au citron. de la grêle au fond des tasses.
sous un ciel de porcelaine. lotissement enfermé dans une théière. le lilas du
jardin en infusion. giclée de pluie comme un zeste. nuages pressés dans le thé.
cerisier en infusette. le tronc relié à un fil. branches agitées par le vent.
par ma main qui s’enfonce et ressort du liquide. de la grêle sur le service en
porcelaine. ciel tombé au fond des tasses. lotissement qui infuse. le lilas du
jardin trempe ses feuilles dans la théière. giclée de nuages. pluie aux
extraits de citron. cerisier relié à un fil. arbres en infusette. ma main fait
naître un orage. un déluge d’agrume au fond de la tasse. lotissement en
infusion. pluie comme un fruit pressé. il fait un temps d’orage et de thé au
citron.
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