Une note de lecture de Cécile Glasman, à propos de Se recoudre à la terre (avec neige) de Sophie G. Lucas, paru à nos éditions.
La neige scande le recueil de Sophie G.Lucas, Se recoudre à la terre (avec neige). Très juste et belle métaphore de nos prisons intérieures, de ce poids qui nous accable, difficulté à se mettre en mouvement, à s’alléger, dans les situations les plus quotidiennes : prendre une photo de famille, regarder le ciel depuis le perron de la maison, écouter les informations, fumer une cigarette. Ce on, chacun de nous peut s’y reconnaître : difficulté à vivre, pesanteur des gestes et des relations : on sent le poids de / la neige sur le toit.
La mort toujours nous menace : on reste pétrifié / (sous le soleil) / il y a d’autres maisons d’autres / corps des arbres / (nus)/ l’odeur de la neige / presque rien / on ne se sent plus / autant en vie
Comment arriver à se libérer de ce sentiment comme un/effondrement, de ces mots / invivants ?
La réparation semble venir de la nature : le ciel, les oiseaux, la terre, le vent.
Les éléments comme baumes sur le corps et le cœur en recherche d’apaisement, d’un sentier de vie plus léger, enfin : et puis / le cliquetis des bracelets / de la serveuse / comme si / elle faisait monter les prés / les rivières / jusqu’à nous.