L'orbite du tragique

Dans ce même n° 155 de la revue Décharge, Jacques Morin donne quatre notules de lecture à propos des quatre derniers titres de notre collection "Poètes au potager". Il évoque notamment le recueil d'Etienne Paulin, Copeaux d'un cirque, en ces termes : "Etienne Paulin travaille dans l'orbite du tragique, mais un tragique mesuré, maîtrisé, apprivoisé. Les mots tombent sans pathos, mais irrémédiables, impitoyables. Seule la musique pour ce mélomane averti aura encore quelques grâces à proposer, mais rien à faire, la perspective de la mort emporte tout définitivement. Le poète s'interroge sur la fonction de son écriture : le sens existe / le défie / le nasarde / le prend pour son écume, et à la fin de son recueil, il semble enfin avoir trouvé un début de solution : amphore / gigantesque atrophiée / ébouillantée de souvenirs // le sens s'est accroché aux anses / régnant au fond des mers".