Sophie G. Lucas consacre une de ses "bonnes feuilles", sur le site "Terre à ciel", à L'amour le jardin d'Amandine Marembert.
"L’amour le jardin" est un joli trio de livrets, insérés dans un petit dépliant de carton, made in Hervé Bougel (l’éditeur). Un bel écrin, original, pour des textes non moins beaux, signés Amandine Marembert. La poète prouve, une fois encore, que l’on peut renouveler, sans cesse, ses thèmes de prédilection : l’amour, le couple, le jardin. Elle offre là trois ensembles de textes, les fesses du noyer , la voie sublinguale et faire l’amour le jardin qui érotisent la nature, et plus particulièrement, le jardin.
« je casse les noix du jardin de l’enfance dans un bol / il y avait une fente dans le tronc de l’un des deux noyers centenaires / nous l’appelions les fesses du noyer / j’y introduis à présent les cerneaux de mon désir»
Amoureuse de son amoureux, amoureuse de son jardin. Et tout se confond. La nature appelle des images. Scènes d’amour réelles ou fantasmées.
« ah me trouver sous la serre / tiède quand il pleuviote / plicploc sur la transparence / lumière striée qui tombe / du toit entre les jambes / ton sexe s’enfonce avec / mes doigts dans quel / terreau noir des godets / à repiquer les tomates »
La poète se fait lierre qui avance dans la serre, dans le potager, enlace les arbres, les plantes, l’amoureux. Elle transforme tout sur son passage : la nature se fait chair, corps, les amants se fondent dans la nature. Infiniment de douceur chez Amandine Marembert, mais toujours la douleur pas très loin, pudique.
« le râteau mord les feuilles rouges du cerisier à terre / les nervures de mon cœur à ratisser »
Un jardin à entretenir, à contempler, à investir, comme l’amour.
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