Dans CCP 22, Philippe Di Meo consacre une note de lecture à l'ouvrage Les yeux assis sur la plage de Romain Fustier paru aux éditions de l'Atlantique. Extraits.
Entre "nord" et "sud", selon les logiques du fragment et d'une discrétion, campées l'une et l'autre à l'orée du blanc, le recueil se propose d'évoquer l'aimée.
La recherche d'un style propre à asseoir ce dessein si ardu et, dans le même temps, si stimulant se laisse deviner au fil des poèmes d'une égale rigueur.
L'ensemble prend alors corps dans l'indifférenciation, relative mais insistante, de la femme et du paysage.
Dans ce jeu, infiniment recommencé mais jamais ossifié en stéréotypie, l'amour résonne comme une donnée émanant du cosmos lui-même, de branche d'arbre entrevue en torse nu de "derrière les persiennes".
Chemin faisant, toujours paré de son paisible allant, le poème mime de façon convaincante la durée dont la succession des pièces constitue une sorte de mesure étrangement intemporelle : la suspension de la perception de l'écoulement que l'amour suscite immanquablement.
Les yeux assis sur la plage de Romain Fustier - 64 pages - 16 euros / Editions de l'Atlantique - B.P. 70041 - 17102 Saintes Cedex