Une note de lecture de Jacques Fournier, consacrée au n° 29.30 de la revue Contre-allées, sur le site de la Maison de la Poésie de St-Quentin-en-Yvelines/Guyancourt.
17 poètes au sommaire de l’active et sobre revue d’Amandine Marembert et de Romain Fustier. La diversité est de mise. Le numéro s’ouvre sur douze inédits d’Ariane Dreyfus, poète des corps, toujours aussi sensible (alors ils se mettent dans les bras l’un de l’autre // puis détournent leurs visages, / pour l’autre façon d’être ensemble). Chaque poème porte en titre ce qui semble un extrait de dialogue dont on cherche le lien avec le texte. Énigme du poème à construire soi-même. Les textes de Ludovic Degroote, courriers plus vrais que nature d’une revue de psychologie, semblent autant de readymades que n’aurait pas renié Jean l’Anselme. Franck Cottet fait bel écho à Marina Tsvetaïeva ; Patricia Cottron-Daubigné nous invite au voyage avec les Roms (c’est un joli mot roulotte / ou campement et bohémien / …// qu’avons-nous fait poète de ce monde / où les mots sont des bruits / des barbelés contre les autoroutes) ; Christophe Lamiot Enos dépeint avec fausse simplicité et vrai talent quatre instants pris dans des journées d’avril, etc. Quatre poètes répondent à la question : C’est la vibration du mot ou la secousse de la vie qui fait marcher la main sur la page ? Les deux mon capitaine, serait-on tenté de répondre. Une trentaine de notes de lecture, recueils et revues, suivie d’une intéressante et rare revue critique de sites internet closent ce numéro d’une revue qui s’impose dans le paysage poétique d’aujourd’hui.