Jacques Morin, dans la revue "Décharge",
parle des "Hirondelles" de Romain Fustier, parues aux éditions La Porte.
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"il suffit de pas grand-chose seulement que tu
écrives elle / pour qu'un vers s'enchaîne s'emballe se déchaîne
réemballe"... Les deux hirondelles à qui est dédié ce recueil sont vite
identifiées : la femme et la fille du poète. Ce sont des onzains que Romain
Fustier enchaîne avec de longs vers sans pause qui
font comme une guirlande qu'on déroule, comme cette peau d'orange épluchée d'un
seul tenant. La poésie de Romain Fustier possède deux focales qui se
juxtaposent, une proche et une lointaine, qui se fondent dans le même texte
sans pour autant provoquer le moindre brouillé ou flou. "subitement paraît
tout l'univers en elle". Les deux points au contraire s'entraînent, se
conjuguent, se confondent et la strophe joue sur l'écho, l'ombre et le rapport
de l'espace "cette mer de terre" ou du temps "le lendemain de la
veille"... Les mots fusent et s'enroulent, sens voisins et sons contagieux
: "se hérissant de hérissons" ou bien "après le givre est une
grive"... Ainsi va la poésie de Romain Fustier, chemin d'encre continu.
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Editions La Porte / Yves Perrine / 215 rue Moïse Bodhuin / 02000 Laon
3,80 euros le livret