Des inédits toujours très stimulants

Jacques Josse consacre une chronique à nos deux collections phares sur le site remue.net.

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À côté de la revue Contre-Allées qu’ils animent depuis 1998 et dont le n° 31/32 est sorti en début d’année, Amandine Marembert et Romain Fustier ont peu à peu su développer diverses publications et animations, créant notamment les collections "Lampe de poche" et "Poètes aux potager". Il s’agit à chaque fois de recueils (petit format) à la maquette sobre, colorée et bien pensée. Pas d’effets clinquants. Pas non plus, dans la présentation, de clins d’œil appuyés vers tel ou tel autre éditeur connu. Simples et originaux, ces opuscules se démarquent instantanément.

La collection "Lampe de poche" qui a débuté en 2011 avec Jasmine Viguier, Sophie G. Lucas, Cécile Glassman et Cécile Guivarc’h (la maquette étant confiée au graphiste Loïc Gaume) s’est récemment enrichie de nouveaux titres signés Valérie Rouzeau (Ma ténèbre), Gwénola Morizur (Igrec ou bien), Olivier Bourdelier (À la fin dormir) et Philippe Païani (Architecture de l’orage). Ces recueils permettent de se familiariser (l’échange durant une trentaine de pages) avec quelques unes des écritures qui participent de la diversité de la poésie contemporaine.
 
Il en va de même pour "Poètes au potager", collection qui donne à lire depuis 2005 les recueils des auteurs invités chaque année aux rencontres éponymes, organisées fin juin à Montluçon. S’y côtoient Pascal Commère, Antoine Emaz, Henri Droguet, Roger Lahu, James Sacré, Ludovic Degroote, Daniel Biga, Albane Gellé, Patricia Cottron-Daubigné et bien d’autres. La récolte 2013 n’a rien à envier aux précédentes. Viennent de paraître, simultanément, des textes de Marie Huot (Les petits jardins), de Serge Ritman (Des visages dans ta voix sortie d’usine), Yann Miralles (Mémoire prise – pour Mila) et Olivier Bourdelier (Mal dit) :
 
« Moi qui donnais tout mon meilleur
chansons grimaces – écartelais
la fleur du pré
 
je sais tu sais le compliment
qui saigne à blanc les hirondelles
 
je serais pourtant pardonné
je vais pleurant qu’on me pardonne. »
 
Flâner entre les lignes vives et les belles surprises, entre voix connues ou pas, entre plaquettes et pages de Contre-Allées (on suit ardemment Ariane Dreyfus puis Jacques Ancet dans les deux récentes livraisons) est un plaisir des plus agréables, une invitation à découvrir des inédits toujours très stimulants.
 
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