Une chronique fouillée à propos du n° 29.30 de la revue Contre-allées, sur le site "incoherism".
Contre-Allées est une indispensable revue de poésie contemporaine, publiée avec le concours du Centre National du Livre. Autour d’Amandine Marembert et Romain Fustier, une équipe talentueuse rend compte des œuvres de poètes très divers, aux explorations inattendues, respectueux de ce principe : « Ni concept tournant à vide / Ni lyrisme pathétique et routinier.
Dans l’éditorial du n° 29-30, Amandine Marembert rappelle l’absolue et vitale nécessité de la fonction poétique :
« Il est plus que jamais l’heure d’écouter ce que les poètes ont à nous dire, vous le savez bien. Quand tout est en crise, seuls les mots qui se jouent de la communication, ceux qui nous dérangent, nous bousculent peuvent aider à réfléchir, à ressentir le monde.
Les poètes détiennent la parole lucide, l’évidence des mots. Quand ils évoquent le social, leur écriture dit mieux que personne ce qui se passe, ce que la société veut faire des femmes, des hommes et des enfants. Bien sûr, je pense pour ne citer qu’eux, dans les livres récemment publiés à Moujik, moujik de Sophie G. Lucas (éditions les Etats Civils) et à Croquis-démolition de Patricia Cottron-Daubigné (éditions La Différence).
Quand on n’a plus ou si peu d’espoir, quand on ne sait pas ce qu’il adviendra de nous dans une décennie à peine, quand on a de moins en moins d’argent pour vivre – le minimum vital – parce qu’on paupérise les gens, restent les mots – bien immatériel – pour nous accompagner. Jean-Marie Gustave Le Clézio raconte, dans son « Discours de réception du Prix Nobel de Littérature » du 7 décembre 2008, comment il a compris, enfant, grâce à la bibliothèque de son père, « que les livres sont un trésor plus précieux que les biens immeubles ou les comptes en banque ». Parce que la pensée, on ne vous la prendra pas. Parce qu’on résistera aux boîtes à images, au prêt-à-porter de la réflexion. »
Depuis sept années, Contre-Allées est également au cœur du festival Poètes au potager, chaque début d’été à Montluçon (03). Les écitions Contre-Allées publient chaque année un recueil inédit de chaque poète invité au festival.
Au sommaire du n°29-30, plus de dix poètes viennent inscrire leurs mots sur les pages de cette belle et sobre revue, dont Ariane Dreyfus, Ludovic Degroote, Etienne Faure, Camille Loivier, Franck Cottet, Patricia Cottron-Daubigné, Christian Garaud, Christophe Lamiot Enos, Corinne Le Lepvrier, Aurélien Perret, Serge Ritman, Yannick Torlini, Christian Viguié. Ce numéro inaugure une nouvelle pratique. Quatre auteurs sont invités à répondre à une question unique. Patricia Cottron-Daubigné, Antoine Emaz, Etienne Paulin, Jasmine Viguier ont répondu à la question : « C’est la vibration du mot ou la secousse de la vie qui fait marcher la main sur la page ? » Réponse de Patricia Cottron-Daubigné :
« J’écris. Je prends les mots à pleine langue, à pleines mains, les travaille sur la page, le mot pour lui-même, le sens qu’il porte, suggère, appelle dans d’autres mots, les sons qu’il fait sonner ; et le mot par rapport aux autres, comment il se relie à eux ou s’en délie, de son et de sens et parfois fait délit syntaxique ; sa place dans la page et le silence autour… »
Dans l’éditorial du n° 29-30, Amandine Marembert rappelle l’absolue et vitale nécessité de la fonction poétique :
« Il est plus que jamais l’heure d’écouter ce que les poètes ont à nous dire, vous le savez bien. Quand tout est en crise, seuls les mots qui se jouent de la communication, ceux qui nous dérangent, nous bousculent peuvent aider à réfléchir, à ressentir le monde.
Les poètes détiennent la parole lucide, l’évidence des mots. Quand ils évoquent le social, leur écriture dit mieux que personne ce qui se passe, ce que la société veut faire des femmes, des hommes et des enfants. Bien sûr, je pense pour ne citer qu’eux, dans les livres récemment publiés à Moujik, moujik de Sophie G. Lucas (éditions les Etats Civils) et à Croquis-démolition de Patricia Cottron-Daubigné (éditions La Différence).
Quand on n’a plus ou si peu d’espoir, quand on ne sait pas ce qu’il adviendra de nous dans une décennie à peine, quand on a de moins en moins d’argent pour vivre – le minimum vital – parce qu’on paupérise les gens, restent les mots – bien immatériel – pour nous accompagner. Jean-Marie Gustave Le Clézio raconte, dans son « Discours de réception du Prix Nobel de Littérature » du 7 décembre 2008, comment il a compris, enfant, grâce à la bibliothèque de son père, « que les livres sont un trésor plus précieux que les biens immeubles ou les comptes en banque ». Parce que la pensée, on ne vous la prendra pas. Parce qu’on résistera aux boîtes à images, au prêt-à-porter de la réflexion. »
Depuis sept années, Contre-Allées est également au cœur du festival Poètes au potager, chaque début d’été à Montluçon (03). Les écitions Contre-Allées publient chaque année un recueil inédit de chaque poète invité au festival.
Au sommaire du n°29-30, plus de dix poètes viennent inscrire leurs mots sur les pages de cette belle et sobre revue, dont Ariane Dreyfus, Ludovic Degroote, Etienne Faure, Camille Loivier, Franck Cottet, Patricia Cottron-Daubigné, Christian Garaud, Christophe Lamiot Enos, Corinne Le Lepvrier, Aurélien Perret, Serge Ritman, Yannick Torlini, Christian Viguié. Ce numéro inaugure une nouvelle pratique. Quatre auteurs sont invités à répondre à une question unique. Patricia Cottron-Daubigné, Antoine Emaz, Etienne Paulin, Jasmine Viguier ont répondu à la question : « C’est la vibration du mot ou la secousse de la vie qui fait marcher la main sur la page ? » Réponse de Patricia Cottron-Daubigné :
« J’écris. Je prends les mots à pleine langue, à pleines mains, les travaille sur la page, le mot pour lui-même, le sens qu’il porte, suggère, appelle dans d’autres mots, les sons qu’il fait sonner ; et le mot par rapport aux autres, comment il se relie à eux ou s’en délie, de son et de sens et parfois fait délit syntaxique ; sa place dans la page et le silence autour… »