La revue Diérèse rend hommage, dans son dernier numéro double, au poète Thierry Metz, qui s'est suicidé le 16 avril 1997, à l'age de 41 ans. "Ecriture dense où le silence (l'ellipse) creuse une veine, un sens - l'absence", écrit dans son éditorial Isabelle Lévesque.
Isabelle Lévesque, dans ce même numéro, livre également une note de lecture sur Un petit garçon silencieux d'Amandine Marembert.
Quelle atténuation pourrait figurer un silence minimisé, réduit à une simple portée musicale ? Amandine Marembert, au coeur d'un petit livre illustré, propose une langue où les gestes remplacent les mots. La main "caresse", "démêlant l'écheveau des phrases tues". Celui qui ne parvient pas à parler peut saisir "les mots enfouis", car "chaque coquillage trouvé blanchit un peu plus la page". Comme si ce silence contraint venait à écrire. Comme si l'enfant pouvait "trouver les mots / coincés entre les particules de l'air". Le texte se déroule sans ponctuation : un seul souffle pour tracer le portrait d'un enfant défini par ses menus gestes. Ce petit garçon craint le bruit, sa quête de douceur s'affirme "pour garantir sa coquille". Amandine Marembert parvient à suggérer, son écriture glisse des phrases où se dessine un "il" répété à l'infini pour une identité qui s'esquisse dans un murmure : le mot "jardin" naît sur les lèvres de l'enfant, à la fin, comme une promesse.
Diérèse - Daniel Martinez - 8 avenue Hoche - 77330 Ozoir-la-Ferrière / Le numéro 52-53 : 15 euros (+ 2 euros de frais de port)