Ludovic Degroote, dans la revue CCP, consacre une note de lecture à Un petit garçon un peu silencieux d'Amandine Marembert.
Un petit garçon un peu silencieux évoque un enfant autiste, dont on comprend, par la force et la simplicité de l'émotion, qu'il est au plus proche de l'auteur. Ce poème s'attache à révéler de quelle manière cet enfant, à qui les mots paraissent étrangers, vit son propre vocabulaire et emploie son propre langage. Mais, dans une sorte de symétrie, si la mère peut faire le constat de ce langage différent, il lui demeure à son tour impénétrable, quoiqu'elle en sente la richesse et la profondeur : "il m'apprend à déchiffrer le monde". En dépit du caractère intime, nul pathos, nulle ostentation émotionnelle : ce livre est écrit avec pudeur et retenue, à l'image de la simplicité de sa forme : pages de un à cinq vers, priorité de la syntaxe, vocabulaire simple, notations concrètes. Seule la métaphore ouvre un espace manifestement poétique qui semble être un point de jonction, ou une équivalence de ce langage intérieur de l'enfant.