Alain Brissiaud parle de "Dans la chambre tes bras" de Romain Fustier sur le site Recours au poème.
*
Il disait :
elle s’en est allée
dans le soleil fraîche légère
avec son vélo qui va
& qui vient avec elle
robe à fleurs d’été
sur les pédales ses sandales
où moulinent à vent tiède
au mitan de septembre a
encore hâlés quand elle ainsi
monte à bicyclette & roule
en cipède par les rues
que dore blondes la lumière
de ses jambes ad hoc
Une célébration dans le recueil : Des fois des regrets comme. En 2011.
Ce poète écrit dans la joie du vivre,
des aubes belles, des voix d’enfants comme venues du jardin, des corps
cachés dans l’herbe. Regain que sa poésie qui pousse sur un monde malade
mais dont il n’est pas dupe, sachant s’arrêter sur la beauté des
choses.
Romain Fustier c’est un moineau venu se
poser sur votre épaule, si léger qu’on ne le remarque pas, habitués que
l’on est à son manège et puis, peut-être plus léger encore que le
moineau s’impose le petit livre sur la table de la cuisine, qu’il vient
de déposer, aux pages brèves, aux mots brulants, supplique à l’amante,
la maitresse, sa passion, sa vie.
Il sait dire l’essentiel de l’homme et
l’odeur du gravier mouillé après la pluie. Sa foi en l’autre se déverse
avec délicatesse dans chacun de ses livres.
Il est temps de s’en rendre compte !
Dans la chambre tes bras :
l’être aimée est au cœur de la maison, tout autant désirée. Si petit
nouveau livre, plein de baisers, cuisses, hanches, plein du corps de
l’aimée dans la légèreté du poème, entrouvert sur le vide qui nous
sépare des amants réunis, dans la lumière aussi, précieuse, abondante,
vers les lacs, les sources, là-bas…
Dans la chambre tes bras : ce texte est un murmure, un soupir, un plein d’amour.
Ce dont nous parle l’auteur, c’est le
monde de sa vie, oui, de cela, son quotidien comme l’aboutissement de la
nuit, de son temps sur la terre, le temps de sa passion comme objet
d’une autre vie qu’il ne nous est pas donnée de connaitre, juste ces
quelques mots offerts.
Pour le poète l’essentiel est ailleurs :
au cœur de la chambre, là où l’amante désirée attend dans
l’indifférence du plaisir : elle sait sa venue, elle connait son désir.
Et cela sera riche :
Romain Fustier nous propose un équipement de survie. C’est comme ça le monde, ton corps, ton sexe, mon voyage.
dans la chambre tes bras
il nous dit :
ton visage qui s’ouvre
il nous dit :
les labours que tu es
et dit :
tu es abondance en toi
Cette adresse ne peut qu’être brève (une trentaine de pages), plus
longue elle fût indécente : la fièvre est toujours passagère sinon elle
nous emporte. La vie des autres déconcerte toujours : là, je sais qu’il
ne faut pas des heures pour dire l’essentiel à l’être aimé.
L’auteur ne nous laisse pas sur notre faim, juste, il nous fait un petit signe : vers sa lumière.
*
https://www.recoursaupoeme.fr/roman-damour-par-romain-fustier/