Entre le sang et la sève

Une autre note de lecture, de Michel Baglin, sur le site de la revue Texture, à propos de l'ouvrage Les cerises ne sont pas des lèvres d'Amandine Marembert.
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Les végétaux et le corps se mêlent ici par métaphores interposées, filées, comme pour faire mentir le titre. Fruits, légumes et fleurs, de glissements en correspondances et jeux de mots, sont érotisés par contagion d’un désir que le moindre geste écorche. 

« le vent d’orage réduit en pluie les pétales des acacias /
me voilà du blanc collé à la peau /
pointes d’asperges rosacées /
les bouts de seins durcis ». 


L’écriture d’Amandine Marembert - née en 1977, auteure d’une vingtaine de recueils et animatrice avec Romain Fustier de la revue Contre-allées - est charnue, imagée et sensuelle. 
Les dessins de Diane de Bournazel accompagnent avec simplicité et bonheur ces allers-retours entre le sang et la sève, jusquà ce fruit qui est en lui-même la métaphore qui résume le propos, la petite boule luisante et son abat-jour que l’on nomme joliment « L’amour en cage ».