Tout est vrac (apparemment)

Dans le n° 152 de la revue Verso, Christian Degoutte évoque longuement Rembobinant l'extérieur de Romain Fustier, paru aux éditions du Cygne.

Où est le réel ? Où est l'imaginaire ? Quel film on fait de sa vie ? Ma vie, je la vois des deux côtés de la fenêtre ; dehors : des rues, des bagnoles, des trains, du bruit, l'agitation humaine, les événements catastrophiques, l'émotion qui déborde ; dehors les effets de la nature (domestiquée ou non) : des arbres, du ciel, de la pluie, et mille autres accidents météorologiques, l'émotion qui déborde ; dedans : la tasse, le thé, le visage reflété, la table, etc. les événements. (Où est l'écran de télé : dedans, dehors ?) De ce qui me traverse - relèvements faits par l'ouie et par la vue ou flèches mentales - qu'est-ce qui est le vrai ? Où est le faux ? Sur ce film dans lequel je passe et que je me repasse tout est vrac (apparemment). C'est ce à quoi joue Romain Fustier dans son dernier opus. [...] "un temps d'orage et un thé au citron. un thé d'orage et un temps au citron. de la grêle au fond des tasses...". La chose qui soit vraie c'est ce que j'en dis, ou plutôt ce que le poème en dit : "de l'enduit à la jointure des jours. dans les interstices de nos vies minutées... pour l'isolation de nos murs entre lesquels le sens est plus profond. la poésie est affaire de travaux d'intérieur. de rénovation d'une langue en sursis... la poésie s'écrit à la jointure des jours."

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