Dans le n° 49 de la revue "Interventions à haute voix", Gérard Paris consacre une note de lecture au dernier livre d'Emmanuel Flory publié chez Rougerie, Sur le ton exact du désir.
Bonimenteur, funambule ou colporteur de hasard, Emmanuel Flory nous délivre les on-dit(s), les rumeurs, les encoignures du quotidien, nous approchons du message d'amour de deux êtres et de la délivrance de preuves des passions : "Tout a disparu / comme envolé dans l'écume des jours / englouti dans l'interstice / entre / deux saisons deux amours".
Entre les gonds des jours et les haillons des songes prend naissance le désir dans le puzzle du corps aimé : "et longtemps souffler / au creux / de ses jambes son ventre / pour que prenne le désir".
Pour mieux recoudre le revers des jours, le poète va marier la chaleur des nostalgies avec la jouissance de l'écriture : "les mots sont leur demeure / ils logent / dans le froissé des pages / se déplacent au gré / des rumeurs".
S'appuyant sur le fourmillement des syllabes sur les lettres folles ou les manuscrits avortés, le poète renoue désir et écriture reliant les non-dits (de la personne aimée) au creux de la page : "Pour enfermer dans son encre / le fil de ses rires, les mots qu'elle ne dit pas".
Alors, en dernier recours, Emmanuel Flory doit s'engager "pour connaître / du bout des lèvres / ses terreaux intérieurs".
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