Une lecture d'Incarnat de Luce Guilbaud par Valérie Canat de Chizy, dans le n° 147 de la revue "Verso".
Luce Guilbaud défriche deux terrains parallèles : celui de la peinture et celui du désir. La femme est à la fois modèle du peintre et matière de couleur, explorée à l'extérieur et à l'intérieur. Chair pétrie chair peinture sang et lait / elle est nue dans son rouge de douleur et d'attente. La matière façonnée se crée dans le plaisir et la douleur, murmures et cris de plaisir / se couvre de jus de couleurs et de sève, la femme au rouge / au fer sous la flamme saigne, dans l'attente. Silex pour la blessure ravie l'étincelle désirable / lenteur j'attendais là les couleurs immobiles. Plusieurs tableaux se profilent dans ce recueil. Vie saignée avec lune en morceaux. Exploration du corps qui est voyage intérieur, nature aquatique, laquelle rappelle l'écoute des pulsations de la vie intra-utérine. la pluie les palmes les odeurs de frangipanier / les vents la pulpe l'été intérieur les / trajets du sang. Mouvement permanent de la femme qui, dans une mue toujours renouvelée, va vers l'accomplissement d'elle-même. (...)
http://revue.verso.free.fr/
http://revue.verso.free.fr/