Ironie du quotidien

Le n° 25.26 de Contre-allées est chroniqué par Christian Degoutte dans le dernier Verso.
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"... en somme une façon / de disposer les dalles engager les travaux / de l'écriture, faire place nette / pour le seul présent ou remuer la terre / du souvenir peu importe même creuser / les fondations (c'est parfois du temps / qu'on retrouve...) pour élever enfin / les possibles constructions / mais friables / du poème". Tous les poèmes [...] sont un peu à l'aune de ce texte de Yann Miralles : prosaïques de forme et de fond, marqués par le refus de toute chanson dzimboumboum sentimentale, précis dans l'ironie du quotidien, mais toujours humains, fraternels, chaleureux. Ph. Blondeau dans de registre est remarquable : "nous ne fumons plus / nous ne buvons plus / nous avons des gilets jaunes / des égards pour la planète / et nous sommes malheureux / avec application et rigueur". Et Sophie G. Lucas est ma préférence : "Dans ma bouche au lavomatic fais tourner les quatrains d'Emily Dickinson au rythme des tambours. Mon livre sent l'adoucissant".
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Et la rubrique se poursuit par une petite note de lecture sur les derniers recueils d'Amandine Marembert.
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" Une grand-mère, de l'herbe coupée, des tasses, des peaux de tisane et de lait, tu, je (en fillette, en femme, etc.), des arbres, des jardins, une maison, un monde si petit et pourtant si grand quand il s'agit de le mettre en ordre, des accès de joie, de longues plages de mélancolie, des regrets, etc. Tout ça dit par petites touches sensuelles, telle est la manière habituelle d'Amandine Marembert, dans laquelle l'imprécis au précis se mêle. Le trivial est magnifié. C'est son style et il porte tout ce qu'elle publie."
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Verso : Alain Wexler / Le Genetay / 69480 Lucenay
Prix du numéro : 5,50 euros